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                «L'essor des rencontres en
                ligne» ou la montée de la culture du
              coup
              d'un soir 
            CAM4.fr a souhaité faire le point sur
              l’évolution des usages et des pratiques des Français
              en
              matière de
              rencontre en ligne. 
            Observateur attentif des diverses formes de
              sexualités
              virtuelles, ce
              site leader dans son domaine – les rencontres par
              webcam
              – a ainsi
              cherché à en savoir plus sur l’évolution de la
              fréquentation des
              plateformes de dating à l’heure où le marché de la
              rencontre en ligne
              est bouleversé par le succès des applications de
              géolocalisation. 
            Constituant une véritable enquête de référence, ce
              sondage réalisé
              auprès d’un échantillon national représentatif de 2
              000
              personnes
              s’avère particulièrement riche en surprises et en
              enseignements.
              Brisant nombre d’idées reçues sur le profil, les
              motivations et les
              comportements des utilisateurs des sites de
              rencontre,
              ces résultats
              mettent en lumière l’influence que peuvent avoir ces
              nouvelles
              technologies sur les comportements sexuels et
              conjugaux
              des Français en
              contribuant notamment à la montée de la « hookup
              culture
              »,
              c'est-à-dire de la culture du « coup d’un soir
              ». 
            Observatoire Ifop/CAM4 de la
              rencontre en
              ligne
            plus de 20 ans après l’apparition des premiers sites
              de
              rencontre en
              France 1, le site de webcam CAM4.fr a souhaité faire
              le
              point sur l’évolution des usages et
              des pratiques des Français en matière de rencontre
              en
              ligne.
              Observateur attentif des diverses formes de
              sexualités
              virtuelles, ce site leader dans son
              domaine – les rencontres par webcam – a ainsi
              cherché à
              en savoir plus sur l’évolution de
              la fréquentation des plateformes de dating à l’heure
              où
              le marché de la rencontre en ligne
              est bouleversé par le succès des applications de
              géolocalisation.
              Afin de pouvoir observer ces tendances avec un
              certain
              recul, CAM4.fr a donc commandé
              à l’Ifop une enquête dans le cadre du baromètre que
              l’institut mène depuis plusieurs
              années sur le sujet : ʺl’Observatoire de la
              rencontre en
              ligneʺ. Constituant une véritable
              enquête de référence, ce sondage réalisé auprès d’un
              échantillon national représentatif de
              2 000 personnes s’avère particulièrement riche en
              surprises et en enseignements.
              Brisant nombre d’idées reçues sur le profil, les
              motivations et les comportements des
              utilisateurs des sites de rencontre, ces résultats
              mettent en lumière l’influence que
              peuvent avoir ces nouvelles technologies sur les
              comportements sexuels et conjugaux des
              Français en contribuant notamment à la montée de la
              «
              hookup culture », c'est-à-dire de la
              culture du « coup d’un soir ». 
            Les enseignements de
                l'enquête 
            A. La fréquentation des sites de rencontre est une
              pratique de plus en plus répandue
                
            - Une progression régulière de la fréquentation des
              sites
              de dating 
             - Plus de vingt ans après le lancement des sites de
              rencontre en France, leur usage semble
              être entré dans les mœurs : quatre Français sur dix
              (40%) s’y sont déjà inscrits au
              cours de leur vie, soit une proportion qui a doublé
              en
              l’espace de cinq ans (20% en 2010). 
             
            Des espaces où l’on on compte toujours
                beaucoup
                plus d’hommes que de femmes 
             - Au cours des dix dernières années, le nombre
              de
              personnes âgées de 18 à 69 ans s’étant
              déjà inscrites sur un site de rencontre au cours de
              leur
              vie a progressé de manière
              continue aussi bien dans la gent masculine que dans
              la
              gent féminine. 
                 -  Toutefois, les hommes (45%)
              sont
              toujours plus nombreux que les femmes (34%) à
              avoir tenté l’expérience, sauf dans les rangs des
              plus
              jeunes (les 18-24 ans) où l’on
              n’observe pas de déséquilibre entre les sexes (44%
              des
              filles versus 42% des garçons).  
                - Et si l’on se fie à la proportion d’hommes
              actuellement inscrits sur un site – 15%, soit
              deux fois plus que la proportion observée chez les
              femmes (7%) –, les sites de
              rencontre restent encore aujourd'hui des espaces à
              dominante masculine.  
            - Si de nombreux sites affichent fièrement la parité
              hommes / femmes dans leurs
              publicités, les résultats de cette enquête révèlent
              en
              réalité qu’ils en sont très loin au
              niveau global. D’après ces données, pour les
              hétérosexuels, ce ratio se situerait en
              moyenne plutôt aux alentours de deux hommes (63%)
              pour
              une femme (37%). 
            Des lieux de rencontre où l’on ne trouve pas
                que
                des célibataires…  
            - Alors que la proportion de célibataires
              actuellement
              inscrits sur ce type de site est plutôt
              stable (21% en 2015, contre 19% en 2012), le nombre
              de
              personnes en couple qui y ont
              créé ou conservé un profil a doublé en trois ans,
              passant de 3% en 2012 à 6% en 2015.  
               
              - Certes, cette pratique est plus fréquente chez les
              individus vivant en union libre (8%)
              que chez les personnes mariées (4%), ce qui signifie
              qu’elle doit probablement
              s’estomper avec la durée ou l’intensité de la
              relation.
               
               
              - De même, si elle présente un caractère très genré
              –
              elle s’élève à 9% chez les hommes
              contre 3% chez les femmes –, cela s’explique en
              partie
              par sa forte prévalence dans
              les couples gays où le principe d’exclusivité
              sexuelle
              est beaucoup moins respecté.  
               
              - Il n’en reste pas moins qu’en raison du poids des
              personnes en couple dans
              l’ensemble de la population, ce taux signifie
              qu’aujourd'hui, près de trois personnes
              sur dix inscrites actuellement sur un site de
              rencontre
              ne sont pas célibataires.  
               
             
             Si la plupart de ces sites sont destinés à
                des
                célibataires, ils sont fréquentés en réalité
                par un nombre élevé de personnes en couple
                pouvant
                être à la recherche d’un nouveau
                partenaire, d’aventures extraconjugales ou de
                relations virtuelles leur permettant par
                exemple de tester leur potentiel de séduction
                sans
                forcément aboutir à une relation. 
             
            Pour les personnes en couple depuis peu de temps, il
              faut
              sans doute y voir un effet du
              syndrome de « la peur de manquer quelque chose »
              (fear
              of missing out), sorte d’anxiété
              sociale particulièrement nourrie par l’usage des
              réseaux
              sociaux et qui se traduit par la
              crainte d’être empêtré dans une relation médiocre
              alors
              qu’on pourrait trouver quelqu'un
              de plus conforme à ses attentes. Chez certains
              hommes en
              couple, le maintien d’un
              profil sur un site peut apparaître ainsi comme un
              moyen
              de « laisser la porte ouverte » à
              une rencontre avec un meilleur partenaire, le tout
              dans
              la plus grande discrétion. 
            Des outils qui ne sont plus réservés aux catégories
              les
              plus aisées
            S’il y a encore une dizaine d’années, les usagers des
              sites de rencontre présentaient un
              profil beaucoup plus jeune et plus aisé que la
              moyenne
              2, les résultats de l’enquête
              révèlent que cette pratique s’est désormais élargie
              à
              toutes les couches de la population.  
               
              - En effet, si l’usage des sites de rencontre reste
              toujours plus élevé chez les jeunes –
              50% des moins de 35 ans s’y sont déjà inscrits –, il
              a
              particulièrement progressé chez
              les personnes âgées de 35 à 49 ans (40%) et chez
              celles
              âgées de 50 à 69 ans (31%). 
               
              - De même, avec la généralisation à toutes les
              catégories sociales de l’accès à internet
              (notamment au haut débit), cet usage s’est diffusé
              dans
              les catégories populaires au
              point qu’il est désormais aussi répandu dans les CSP
              -
              (42%) que dans les CSP + (44%). 
               
              - L’analyse des données selon le revenu révèle même
              que,
              comme tous les autres lieux
              ouverts à tous (ex : bal, rue, café,...), les sites
              de
              rencontre auraient tendance à être
              plus investis par les catégories populaires que par
              les
              catégories les plus aisées 3. 
            L’essor de la fréquentation des sites de
                rencontre semble donc aller de pair avec une
                certaine démocratisation de leur clientèle, ce
                qui
                oblige à relativiser quelque peu
                l’image « haut de gamme » qui peut leur être
                accolée
                par le positionnement marketing
                très ʺCSP +ʺ adopté par certains
                sites. 
            Des territoires de rencontre particulièrement
              fréquentés
              par les minorités
            S’ils se démocratisent, les sites de rencontre n’en
              restent pas moins des outils avant tout
              adaptés aux « marchés restreints » (thin markets) :
              leur
              usage étant toujours beaucoup
              plus répandu que la moyenne au sein des minorités
              sexuelles, ethniques ou religieuses.  
               
              - L’usage des sites de dating est en effet une
              pratique
              largement majoritaire chez les
              personnes homo ou bisexuel(le)s – 72% d’entre elles
              s’y
              sont déjà inscrites, soit deux
              fois plus que d’hétérosexuel(le)s (37%) – et
              particulièrement chez les gays/bis (76%).  
               
              - Lié à une ʺposition de minoritéʺ4, ce
              surinvestissement sur les sites de dating se
              retrouve au sein des minorités religieuses où le
              nombre
              d’individus s’y étant déjà
              inscrits est plus élevé (49%) que chez les
              catholiques
              (38%) ou les athées (40%).  
               
              - Participant aussi à l’affirmation d’un sentiment
              identitaire, la pratique religieuse joue
              un rôle en la matière si l’on en juge par le nombre
              de
              catholiques pratiquants
              réguliers en ayant déjà fait l’expérience : 45%,
              contre
              36% de non pratiquants.  
            Le site de rencontre reste donc un outil
                privilégié pour les membres d’une minorité
                recherchant des partenaires structurellement peu
                nombreux dans la population dans
                la mesure où il leur permet d’élargir
                considérablement le nombre de contacts
                potentiels avec des partenaires tout en leur
                garantissant un certain anonymat. 
            Une tendance favorisée par l’usage croisant des
              applications de rencontre
            Un des facteurs du développement des plateformes de
              dating tient à l’essor
              considérable de l’usage des applications de
              rencontre :
              18% des Français en ont déjà
              utilisé au moins une au cours de leur vie, soit une
              multiplication par trois en trois ans.  
               
              - Très logiquement, l’usage d’une application de
              rencontre s’avère particulièrement
              répandu chez les jeunes de moins de 35 ans : 30% en
              ont
              déjà essayé, contre 17% des
              35-49 ans et 9% des plus de 50 ans.  
               
              - De même, les résultats de l’enquête confirment sa
              banalisation chez les gays et les
              bisexuels – 55% d’entre eux en ont déjà utilisé –,
              sachant que ce sont les premiers à
              s’être emparés des technologies de géolocalisation à
              des
              fins sexuelles.  
               
              - Enfin, si l’on se fie à leur surreprésentation
              dans
              les rangs des étudiants (24%), des
              travailleurs indépendants (28%) et des habitants de
              l’agglomération parisienne (21%),
              leur usage varie beaucoup en fonction du degré
              d’équipement des smartphones.  
            In fine, lorsqu’on observe uniquement les
                pratiques des utilisateurs actuels d’une
                plateforme de dating, on remarque que seule une
                minorité d’entre eux ont recours
                exclusivement à un site web (42%) : la majorité
                d’entre eux (58%) utilisent désormais
                une appli, que ce soit de façon exclusive (12%)
                ou
                conjointement avec un site web
                (46%) 
             
            Certes, chez les utilisateurs actuels d’un site de
              rencontre, l’utilisation exclusive des
              applis reste globalement limitée (12% en moyenne)
              mais
              elle s’avère un peu plus forte
              chez les femmes (16%) que les hommes (10%), ce qui
              en
              fait sans doute un levier de
              développement du dating on line dans une gent
              féminine
              qui s’était jusque-là montrée
              plutôt réticente aux contacts virtuels par Internet
              ou
              par Minitel. 
            B. Les sites de dating sont d’abord des espaces de
              flirt
              et d’échanges sexuels virtuels
            Ce sondage fait aussi voler en éclat certains clichés
              selon lesquels les sites de rencontre
              ne seraient qu’un médium permettant de se trouver de
              nouveaux partenaires in real life.
              Attestant ce que certains travaux universitaires
              avaient
              déjà pu constater 5, il montre en effet
              que ces sites constituent pour nombre d’utilisateurs
              des
              espaces de sociabilité à part entière
              permettant de se prêter à des jeux sexuels ou de
              séduction dans un cadre purement virtuel. 
            Des espaces de flirt qui peuvent rester
                strictement virtuels  
            Si une large majorité d’utilisateurs (69%) a déjà
              réussi
              à enclencher une conversation
              avec un autre membre d’un site de rencontre, bon
              nombre
              d’entre eux en sont restés là,
              sans chercher à transformer ce dialogue virtuel en
              rencontre physique.  
            - En effet, les deux tiers des personnes ayant déjà
              surfé
              sur une plateforme de
              rencontre (67%) ont déjà eu des conversations avec
              d’autres membres d’un site
              « sans chercher à le rencontrer dans la vraie vie ».
               
               
              - Particulièrement répandue chez les femmes (70%) et
              chez les jeunes de moins de 25
              ans (79%), cette manière de « papillonner » en ligne
              est
              sans doute une façon de
              tester ou de renforcer ses capacités de séduction en
              toute discrétion.  
               
              - La dimension initiatique ou expérimentale de ces
              échanges se retrouve aussi dans le
              caractère érotique très explicite qu’ils peuvent
              prendre
              : plus d’un utilisateur sur deux
              (57%) admet y avoir déjà eu des conversations à
              connotation sexuelle.  
            Offrant la possibilité de se livrer à des
                jeux de
                séduction en toute discrétion, les sites de
                dating constituent bien des « espaces de flirt
                appréciés et fréquentés en tant que tels » 6
                au point de ne pas avoir toujours pour vocation
                de
                passer du virtuel au réel. 
             
            Des outils favorisant le développement du « sexe à
              distance »
             Ces espaces virtuels facilitent aussi le
              développement
              de nouvelles formes d’activités
              fantasmatiques et masturbatoires via des outils
              interactifs (ex : webcam) dont l’attrait
              repose sur le fait qu’ils permettent une excitation
              mutuelle entre partenaires.  
               
              - En effet, ces sites constituent un terrain propice
              à
              la pratique du "sexting" si l’on en
              juge par le nombre d’utilisateurs ayant déjà reçu la
              photo d’un autre membre nu ou
              dénudé (41% en moyenne), notamment parmi les jeunes
              de
              moins de 35 ans (50%) .  
               
              - Ce "sexting" prend d’ailleurs un caractère sexuel
              de
              plus en plus explicite au regard
              du nombre d’utilisateurs (31%) ayant déjà reçu la
              photo
              d’un sexe (dickpic), en
              particulier chez les gays et les bis où ce type
              d’échange s’avère très répandu (67%).  
               
              - Enfin, les sites de dating forment un terreau
              idéal à
              l’expérimentation d’activités
              sexuelles purement virtuelles telles que
              l’observation
              de striptease en ligne via une
              webcam (31%) ou la masturbation réciproque derrière
              une
              webcam (15%).  
            De par l’anonymat qu’ils garantissent à leurs
                membres, les sites de rencontre offrent
                ainsi à leurs utilisateurs la possibilité de se
                livrer à des jeux de sexuels qu’ils
                n’oseraient pas forcément réaliser en
                face-à-face,
                notamment aux jeunes qui ne
                disposent pas toujours d’un espace propre pour
                s’adonner à de tels jeux 
             
            L’observation d’échanges sexuels virtuels sur les
              sites
              de dating confirme le constat de
              certains chercheurs selon lesquels ces espaces de
              flirt
              et d’expérimentation favorisent le
              développement « d’expériences nouvelles (…) dans le
              domaine de la sexualité en ligne »,
              notamment pour les jeunes chez qui ils facilitent «
              la
              découverte de nouvelles
              expériences dites de "cybersexualité" » 7. De
              manière
              plus générale, on constate aussi
              que cet usage virtuel des sites de rencontres à des
              fins
              sexuelles s’inscrit, au même titre
              que la consommation de pornographie en ligne, dans
              un
              mouvement plus large
              d’intégration des nouvelles technologies dans la vie
              sexuelle des Français. 
            C. Les sites de rencontre contribuent davantage à
              l’établissement de relations
              sans lendemain qu’à la formation de relations de
              longue
              durée
            Les résultats de l’enquête confirment l’idée – il est
              vrai assez répandue – selon laquelle ces
              nouveaux territoires de rencontre sont plus propices
              au
              recrutement de partenaires
              occasionnels qu’à la formation de relations de
              couple. 
            Des sites de rencontre de plus en plus
                utilisés à
                des fins strictement sexuelles 
            La hausse de fréquentation des sites de rencontre va
              de
              pair avec une banalisation de
              leur usage à des fins purement sexuelles même si la
              relation de couple demeure un
              horizon régulateur pour la plupart de leurs
              utilisateurs.  
            - En effet, si la mise en couple reste un idéal pour
              la
              majorité des usagers – 62% d’entre
              eux déclarent souhaiter y établir une relation
              sérieuse
              –, ces derniers sont de plus en
              plus nombreux à assumer le fait de n’y rechercher
              que
              des partenaires occasionnels.  
               
              - La proportion d’utilisateurs admettant n’y
              rechercher
              que « des aventures sans
              lendemain » a effectivement fortement progressé au
              cours
              des trois dernières
              années, passant de 22% en 2012 à près du double
              (38%) en
              2015.  
               
              - De gros écarts en fonction du sexe persistent
              toutefois sur ce point : les femmes, pour
              qui la sexualité fait l’objet d’un plus grand
              contrôle
              de soi, étant beaucoup moins
              nombreuses (11%) que les hommes (50%) à n’y chercher
              que
              des relations passagères. 
            Ces données mettent ainsi en lumière un
                décalage
                intéressant entre le type de relations
                recherchées par les usagers de ces sites –
                aspirant
                à une large majorité (62%) à nouer des
                relations sérieuses – et les intentions des
                partenaires qu’ils ont rencontrés sur ces sites,
                perçus pour la plupart (66%) comme des personnes
                en
                quête de simples aventures 8. 
             
            Des plateformes qui débouchent surtout sur des
              relations
              sexuelles sans lendemain
            La dimension sexuelle de l’usage de sites de
              rencontre
              transparaît aussi dans le nombre
              croissant de Français ayant déjà eu un rapport
              sexuel
              avec quelqu'un rencontré via ce
              type de site : 26%, soit un taux qui a doublé en
              l’espace de trois ans (13% en 2012). 
            Ces sites ne contribuent pas pour autant à la
              formation
              de couples durables si l’on en
              juge par le peu d’usagers ayant eu une relation
              suffisamment longue pour aboutir à la
              signature d’un PACS ou d’un mariage (17% au total,
              24%
              chez ceux ayant eu un RDV).; 
            - Nombre d’entre eux se sont pourtant déjà engagés
              dans
              une relation amoureuse avec
              quelqu'un rencontré via ce type de site (49% parmi
              l’ensemble des utilisateurs, 72%
              parmi ceux ayant rencontré au moins un autre membre
              en
              vrai).  
               
              - Mais il semble que ces relations soient
              fragilisées
              par les spécificités des rencontres
              en ligne qui, en ne collant pas au scénario
              classique
              d’une relation romantique,
              tendent à être disqualifiées « en tant qu’espaces de
              rencontres affectives »9 .  
               
              - En facilitant la dissolution du couple, les
              conditions
              de la rencontre en ligne
              favorisent donc l’établissement de relations de
              courte
              durée, que ce soit dans le
              cadre « d’aventures purement sexuelles » ou de «
              relations sans lendemain ». 
            Si la plupart des sites de rencontre se
                présentent comme un moyen de trouver l’amour,
                ils contribuent en réalité peu à la formation de
                relations de longue durée. Dans les faits,
                on constate en effet qu’une grande part des
                rapports
                sexuels générés par ces sites ne
                s’inscrivent pas dans un cadre conjugal stable
                ou
                durable.
                L’usage sexuel de ces sites s’illustre tout
                particulièrement dans le fait que la majorité
                des usagers ayant vu au moins un autre membre en
                vrai ont déjà vécu des « aventures
                purement sexuelles » (56%) ou des « relations
                sans
                lendemain » (62%). A noter toutefois
                qu’hommes et femmes ne perçoivent pas toujours
                ces
                relations de la même manière.
                Alors que l’impression d’avoir vécu une relation
                amoureuse est plus répandue dans la
                gent féminine (72%) que masculine (68%), les
                hommes
                sont beaucoup plus nombreux
                (64%) que les femmes (32%) à déclarer avoir déjà
                eu
                une relation purement sexuelle,
                signe qu’ils ne s’investissent pas forcément
                autant
                que les femmes peuvent le croire 
            D. L’émergence de la « hookup » culture transparaît
              tout
              particulièrement dans
              les comportements observés lors de la première
              rencontre 
            In fine, l’observation des conditions de réalisation
              de
              la première date montre à quel point les
              sites de rencontre constituent un terreau idéal aux
              adeptes du « hookup » (coup d’un soir). 
            Obtenir un premier rendez-vous : une chance
                qui
                n’est pas donnée à toute le monde… 
            Si au total, près des deux tiers des personnes (68%)
              ayant déjà surfé sur un site de
              rencontre ont déjà obtenu un rendez-vous en vrai, ce
              taux masque des différences en
              fonction de l’âge, de la localisation, de
              l’orientations
              sexuelle ou du niveau social. 
            - Parmi ces variables, la plus intéressante à
              souligner
              est sans doute le niveau
              socioprofessionnel dans la mesure où l’on n’observe
              pas
              du tout les mêmes logiques
              de discriminations sociales entre hommes et femmes.
               
               
              - En effet, dans la gent masculine, la proportion
              d’hommes ayant déjà obtenu un
              rendez-vous est beaucoup plus forte dans les
              catégories
              supérieures (ex : 85% des
              travailleurs indépendants) que dans les catégories
              populaires (ex : 58% des ouvriers).  
               
              - A l’inverse, dans la gent féminine, les femmes
              exerçant des responsabilités
              managériales (ex : 58% des travailleuses à leur
              compte)
              tendent à avoir plus de
              difficultés à en obtenir que les femmes appartenant
              aux
              catégories populaires (72%). 
            Si ces résultats n’apportent pas vraiment de
                surprises en montrant que les jeunes, les
                Parisiens ou les minorités sexuelles obtiennent
                plus
                de contacts « réels » que la
                moyenne des Français, ils révèlent toutefois que
                certaines variables « lourdes » n’ont
                pas du tout le même impact en fonction du
                sexe. 
             
            En effet, si l’appartenance à une catégorie
                supérieure semble jouer un rôle positif pour
                les hommes, elle semble plutôt constituer un
                frein
                pour les femmes, comme si la
                réussite sociale, l’exercice de responsabilité
                ou la
                détention d’un capital économique
                pouvaient refroidir les ardeurs de leurs
                potentiels
                prétendants. 
             Des « mauvaises surprises » assez
              fréquentes lors du premier rendez-vous
            Cette enquête nous apprend également que la
                première « date » s’est déjà avérée
                décevante pour la plupart des personnes ayant
                déjà
                obtenu un rendez-vous en vrai
                avec quelqu'un rencontré via un site de
                dating. 
            - Les trois quarts des utilisateurs s’étant rendus à
              un
              rendez-vous (75%) sont ainsi déjà
              tombés sur une personne qui ne correspondait pas au
              profil affiché sur le site, leur
              proportion ayant d’ailleurs tendance à croitre avec
              l’âge et le niveau social.  
               
              - Et pour près des deux tiers d’entre eux (64%), ce
              sentiment de déception a déjà été
              suffisant fort pour qu’ils décident « d’écourter au
              maximum la durée du rendez-
              vous », les plus âgés et les plus aisés étant
              particulièrement adeptes du genre.  
               
              - Les réactions des utilisateurs ne sont toutefois
              pas
              toujours aussi brutales : 61%
              d’entre eux déclarent ainsi que s’ils ont déjà été
              déçus
              à cette occasion, ils n’en sont
              pas moins restés « un certain temps avec cette
              personne
              par politesse ». 
            Cette déception peut prendre aussi parfois
                une
                forme de rejet encore plus brutale si
                l’on en juge par le nombre d’utilisateurs (47%)
                s’étant déjà retrouvés seuls à rendez-
                vous sans que l’autre daigne les
                prévenir. 
            - De manière générale, cette pratique apparaît très
              genrée au regard du nombre
              d’hommes déclarant s’être déjà faits « poser un
              lapin »
              : 60%, soit deux fois que la
              proportion observée chez les femmes (28%).  
               
              - Toutefois, le taux observé chez l’ensemble des
              femmes
              dissimule de fortes disparités
              en fonction de l’âge : les filles de moins de 25 ans
              étant deux fois moins nombreuses à
              s’être déjà fait poser un lapin (17%) que les femmes
              de
              50 ans et plus (35%).  
               
              - Plus largement, les victimes de cette pratique
              sont
              surreprésentées dans les rangs des
              catégories populaires (62 % des ouvriers en ont déjà
              été
              victimes, contre 50% des
              cadres) et des personnes en surpoids (58%, contre
              28%
              des personnes très minces). 
            Enfin, à cette occasion, les utilisateurs de
                sites de rencontre ne sont pas l’abri de
                comportements reflétant une certaine vénalité,
                notamment de la part de la gent
                féminine la mieux dotée sur le plan physique,
                social
                ou culturel. 
            - En effet, parmi les usagers ayant déjà eu un
              rendez-vous en vrai, près de la moitié
              des femmes (47%) ont déjà « accepté une invitation
              (ex :
              au restaurant) de quelqu'un
              en sachant d’avance qu’elle n’allait pas donner
              suite à
              ses avances ». 
            - Paradoxalement, ce n'est pas au sein des jeunes ou
              des
              catégories populaires que ce
              comportement est le plus répandu mais dans les rangs
              des
              femmes cadres (69%), des
              plus diplômées (56%), des Franciliennes (52%) et des
              quadragénaires (62%).  
               
              - De même, cette attitude semble plus répandue chez
              les
              femmes dotée d’un capital
              physique supérieure à la moyenne si l’on juge par le
              fait qu’elle diminue avec l’IMC :
              de 38% chez les femmes en surpoids, elle monte à 54%
              chez les femmes très minces. 
            Moment clé du passage du virtuel au réel, la
                première rencontre en face à face est
                souvent présentée comme un moment de romantisme,
                de
                ʺré-enchantement" de la
                relation, alors même qu’elle semble souvent
                susciter
                un sentiment de déception voire
                d’humiliation, surtout pour les moins bien dotés
                sur
                le plan physique ou social. 
            Une pratique du « sexe sans lendemain »
                assumée
                par une majorité d’usagers 
            A l’occasion de ce premier rendez-vous, on observe un
              profond affaiblissement du
              respect des grandes étapes du rituel de la date et,
              plus
              largement, de certaines normes –
              prégnantes dans la gent féminine – comme
              l’interdiction
              de coucher le premier soir. 
            - Un peu plus de la moitié (52%) des personnes ayant
              déjà
              rencontré quelqu'un via un
              site de rencontre se sont ainsi déjà retrouvées
              directement à leur domicile (ou à celui
              de leur partenaire) sans se fixer au préalable un
              rendez-vous dans un lieu public.  
               
              - De même, la majorité des personnes ayant rencontré
              quelqu'un via un site (55%)
              admettent avoir déjà eu un rapport sexuel dès le
              premier
              rendez-vous, même si chez
              les hétéros, cela reste moins dicible dans la gent
              féminine (41%) que masculine (57%).  
               
              - Enfin, près de la moitié de ces personnes
              reconnaissent avoir déjà eu un rapport
              sexuel dès le premier rendez-vous « en sachant
              d’avance
              qu’ils n’allaient pas revoir
              cette personne » (47%) ou bien « sans chercher
              ensuite à
              revoir cette personne « (46%). 
            Associées à des scénarios de rapprochement
                accéléré, les sites de rencontre apparaissent
                comme des espaces où la phase de sexualisation
                de la
                relation – c’est-à-dire la durée
                entre la première rencontre et le premier
                rapport –
                peut s’avérer extrêmement brève. 
             
            Pour nombre d’utilisateurs, les sites de
                dating
                constituent donc un environnement très
                propices à l’application du concept de one-night
                stand. Participant à un mouvement
                plus large, celui de la hookup culture, cette
                tendance soulève toutefois le problème de la
                satisfaction tirée de ces rencontres d’un soir.
                Sur
                ce point, notre enquête apporte
                d’ailleurs un éclairage intéressant : si les
                deux
                tiers des personnes (68%) ayant déjà eu
                un partenaire sexuel par ce biais sont
                généralement
                plutôt satisfaites de leur premier
                rapport, les femmes s’avèrent deux fois plus
                déçues
                (45%) que les hommes (25%) après
                un premier rapport avec une personne rencontrée
                sur
                un site de rencontre. 
             Le point de vue de l’Ifop
            La généralisation de l’usage des sites de
                rencontre favorise ainsi le développement de
                deux tendances parallèles. D’une part, une
                progression de pratiques sexuelles purement
                virtuelles telles que le sexting ou
                l’observation de
                sex show via une webcam. D’autre part,
                la diffusion de nouveaux scripts culturels
                facilitant l’établissement de relations de
                courte
                durée, scripts conceptualisés aux États-Unis
                sous le
                terme de « hookup culture » 10. 
            Au sein des générations les plus imprégnées
                par
                la culture porn et les pratiques onanistes
                qui en découlent, ces deux tendances – le sexe
                virtuel et le sexe sans lendemain –
                participent donc à un même mouvement de
                réduction de
                la sexualité à une activité quasi
                solitaire, à une sorte de ʺ masturbation avec le
                corps de l’autreʺ. 
            La généralisation de technologies adoptées
                tout
                d’abord par les gays (ex : applications de
                géolocalisation, webcam,…) semble ainsi avoir
                favoriser la banalisation d’un modèle de
                ʺsexe sans lendemainʺ qui ne fut longtemps
                observé
                qu’au sein du milieu homosexuel11.
                Il est vrai que les conditions spécifiques aux
                rencontres en ligne, caractérisées par une
                absence de contrôle social sur les comportements
                sexuels des individus, créent un
                environnement très favorable au recrutement de
                partenaires occasionnels, notamment
                pour les femmes12. Ainsi, les sites de rencontre
                participent, plus que tout autre mode de
                rencontre, à l’émergence d’une « hookup culture
                »
                dans laquelle la sexualité est
                totalement dissociée de la conjugalité.  
                 
                François Kraus, directeur d’étude à
                l’Ifop 
            Le point de vue de CAM4
            Cam4 analyse les chiffres concernant la «
                sexualisation » des sites de rencontre :
                Suivant les résultats de cette étude Ifop pour
                CAM4,
                l’essor des pratiques sexuelles et les
                relations à courte durée, sur les sites de
                rencontre, est indéniable ! Les chiffres, en
                forte
                croissance au vu des historiques de l’Ifop, sont
                très parlants :  
                 
                - 57% des utilisateurs ont déjà eu des
                conversations
                à connotation sexuelle
                 
                 
                - 41% des sondés ont déjà reçu la photo d’un
                autre
                membre nu ou dénudé (sexting)
                 
                 
                - 31% ont déjà reçu la photo du sexe (dickpic)
                d’un
                membre d’un site de rencontre
                 
                 
                - 31% des utilisateurs ont déjà regardé un
                striptease en ligne via une webcam
                 
                 
                - 15% se sont déjà livrés à une masturbation
                réciproque derrière une webcam.
                 
                 
                Cam4 a connu un essor colossal qui est très
                majoritairement dû à la
                libéralisation sexuelle entre autre des Français
                (au
                6ème rang mondial de nos utilisateurs).
                Notre site exclusivement amateur et ouvert à
                tous,
                est quant à lui 100 % sexué et s’appuie
                sur le plaisir de s’exhiber gratuitement pour
                devenir une star ponctuelle webosphère
                adulte. 
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